Histoire

Un peu d’histoire…

Cette partie de la vallée de la Garonne est peuplée dès les temps préhistoriques. À l’époque de Jules César, la voie romaine allant de Toulouse à Lugdunum Convenarum (Saint-Bertrand-de-Comminges) passe près d’ici.

vueraymondvii
(Raymond VII, Comte de Toulouse)

Après les destructions des Vandales, après la domination des Wisigoths, puis des Francs, Palaminy est au Moyen-Âge sous la triple influence des comtes de Toulouse, des comtes de Comminges et des comtes de Foix.

En 1245, Roger d’Aspet, de la famille des comtes de Comminges, seigneur du lieu, cède des droits à Raymond VII, comte de Toulouse.

Vers 1260, son successeur et gendre, Alphonse de Poitiers, frère de saint Louis, fait construire ici-même un nouveau village, une « bastide ». Ce prince capétien établit des libertés communales. Depuis, et jusqu’en 1789, les habitants de Palaminy ont désigné chaque année leurs deux « consuls » pour administrer le village.

Le célèbre Gaston Fébus, comte de Foix, est seigneur de Palaminy de 1349 à 1391, à la suite de son mariage avec la princesse Agnès de Navarre, nièce du roi de France. Le chroniqueur Froissart, grand admirateur de Fébus, raconte son passage à Palaminy, qu’il qualifie de « bonne ville fermée » (i.e. fortifiée), un jour où le pont en bois sur la Garonne venait d’être emporté par une crue. Ce pont , réparé, a subsisté jusqu’en 1692. Quand Gaston Fébus devint seigneur de Palaminy, les deux consuls du lieu lui demandèrent aussitôt de confirmer leurs franchises. On a conservé la réponse du comte de Foix, sur une copie effectuée au XVIIe siècle, (déposée maintenant aux archives de la Haute-Garonne). Ainsi le souvenir de Fébus a-t-il continué à protéger l’autonomie des Palaminiciens depuis cette époque.

Palaminy fut une étape pour les pélerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle par le chemin de Saint-Sernin (à Toulouse) à Saint-Bertrand-de-Comminges, et une statue de saint Jacques en perpétue le souvenir dans l’église.

Au XVe siècle, le château est habité par la famille des barons de L’Isle d’Arbéchan (aujourd’hui L’Isle-de-Noé, Gers). L’un d’eux, Gaspard de L’Isle était un valeureux capitaine qui se distingua contre Talbot dans les dernières batailles de la guerre de Cent-Ans. II a fait construire le château de Couladère.

En 1499, son petit-neveu, Paul de Fontaines, à la tête d’une troupe en armes, s’empare de force du Château. Le parlement de Toulouse régularisera cette récupération violente de son héritage, mais beaucoup plus tard.

Au temps des guerres de religion, François de Tersac, baron de Montberaud, est seigneur de Palaminy et l’un des chefs de la Ligue dans la région. En liaison avec la reine-mère Catherine de Médicis, il organise méthodiquement la défense et fait construire en vue du château des tours de guet le long de la Garonne. Soldat courageux, il combat les armées des protestants. En 1589 Henri III de Navarre devient roi de France sous le nom d’Henri IV, mais Montberaud sera l’un des derniers à arrêter le combat. Henri IV, avec sa générosité et son sens politique exemplaires, sut faire honneur à la fidélité et au courage chez ses anciens adversaires : par une clause du traité signé en 1598 avec le duc de Joyeuse, il donna au seigneur de Palaminy une pension de 1200 écus et l’admit parmi ses proches.

Sous le règne de Louis XV, Samuel Eimar, juriste et financier réputé dans le Languedoc est chatelain de Palaminy. En 1727, il est désigné comme capitoul de la ville de Toulouse, pour le quartier Saint-Étienne. Un Palaminicien est ainsi le second des huit nobles magistrats municipaux qui sont encore figurés de nos jours par les huit colonnes de marbre rose de la célèbre façade du Capitole.

En 1729, son fils épouse Louise-Françoise de Lévis-Léran, fille de Paul-Louis de Lévis, marquis de Léran. De ce mariage sont issus les propriétaires du château jusqu’à nos jours. En 1789 Dominique-Louis Eimar de Palaminy participera activement à la préparation des États-Généraux. Pour la sénéchaussée de Toulouse, il sera désigné comme secrétaire, puis député suppléant et rédigera un  » cahier de doléances  » réclamant notamment la liberté de la presse, un parlement votant un budget annuel, et l’égalité de tous devant l’impôt. En 1793, au moment de la Terreur, il fut arrêté et détenu, mais une pétition des habitants de Laloubère le fit libérer de la prison de Tarbes.

À partir de 1912, Samuel, marquis de Palaminy, le grand-père du propriétaire actuel, a pu redonner à la façade du château sur la cour un aspect renaissance que les transformations des XVIIIe et XIXe siècles avaient estompé.